surveillance d'un patient traité par AB

Publié le par Stéphanie

Surveillance d’un patient

traité par antibiotiques

Rôle infirmier


Objectifs

  • Définir ce qu’est un AB et quel est son rôle.

  • Préciser la liste à laquelle appartiennent les AB.

  • Expliquer brièvement la notion d’antibiogramme.

  • Expliquer brièvement la notion de Concentration Minimale Inhibitrice (CMI)

  • Expliquer brièvement la notion de Concentration Minimale Bactéricide (CMB)

  • Expliquer brièvement la notion de spectre.

  • Expliquer brièvement la notion de résistance.

  • Enumérer les ≠ familles d’AB avec pour chacune d’elles un nom de produit.

  • Retenir pour chaque famille les effets secondaires dominants.

  • Enumérer les principaux éléments de surveillance infirmière d’une personne sous AB afin de vérifier l’efficacité du traitement et prévenir ou déceler rapidement les effets secondaires.


Généralités


Définition d’un AB et mécanisme d’action

  • Substance élaborée par un micro-organisme capable de tuer (effet bactéricide) ou d’inhiber (effet bactériostatique) la multiplication d’autres micro-organismes.


  • Les AB agissent, au niveau des structures bactériennes, sur des sites d’action :

    • La paroi

    • La membrane cytoplasmique

    • Le chromosome

    • Le ribosome


Sensibilités des bactéries aux AB in vitro CMI & CMB

  • CMI

    • C’est la plus faible quantité d’AB nécessaire et suffisante pour inhiber le développement d’une population bactérienne donnée effet bactériostatique


  • CMB

    • C’est la plus faible quantité d’AB nécessaire et suffisante pour tuer 99,9 % d’une population bactérienne donnée après incubation de 24 h à 37° C effet bactéricide


  • Antibiogramme

    • Test in vitro permettant de tester la sensibilité des germes aux AB.


  • Spectre

    • Activité antibactérienne de l’AB sur un ou plusieurs micro-organismes Large spectre = AB ayant un action sur un grand nombre de micro-organismes.


  • Résistance

    • Les micro-organismes ne sont pas sensibles à un AB donné.


les ≠ familles d’AB

  1. Les Betalactamines (Pénicillines (AUGMENTIN®) & Céphalosporines (ORELOX®)

  2. Les Aminosides (AMIKIN®)

  3. Les Macrolides (JOSACINE®)

  4. Les Cyclines (AUREOMYCINE®)

  5. Les Quinolones (CIFLOX®)

  6. Les Glycopeptides

  7. Les Sulfamides (BACTRIM®)

  8. Les Polypeptides

  9. Les Imidazoles (DAKTARIN®)


l’administration du traitement AB (aspect législatif)

Les AB appartiennent à la liste I (produits toxiques) (II : produits dangereux / III : produits stupéfiants).


Le décret de compétences du 11 février 2002, intégré au Code de la Santé Publique le 29 juillet 2004, parle :


  • Du rôle propre infirmier :

    • Aide à la prise des médicaments présentés sous forme non injectable

    • Vérification de la prise du médicament

    • Surveillance des effets du médicament

    • Education du patient


  • Du rôle infirmier sur prescription médicale :

    • Ecrite, qualitative, quantitative, datée et signée par le médecin

    • En application d’un protocole écrit qualitatif, quantitatif, daté et signé par un médecin


Sur la prescription médicale, no trouve :


  • Le nom du patient

  • Le nom du médicament

  • La voie d’administration

  • La posologie par prise

  • Le nombre de prises par 24 h


Avant d’administrer un AB, l’IDE doit vérifier tous les paramètres de la prescription.


Surveillance du traitement AB


avant de débuter le traitement

  • Vérifier la prescription et tous ses paramètres

  • S’assurer que tous les prélèvements bactériologiques ont été réalisés

  • Rechercher les antécédents d’allergie ou d’hypersensibilité

  • S’assurer que la voie d’administration est adaptée au patient


pendant le traitement


Surveiller l’administration (per os – injections)

  • Ne pas hésiter à consulter le Vidal pour vérifier les modes d’administration, les types de dilution (solvant rigoureusement adapté au produit…).

  • Certains AB sont irritants pour les veines Dilution importante Perfusion (voie intraveineuse lente).

  • Vérifier si l’administration doit se faire avant, pendant ou après le repas.

  • Respecter les horaires d’administration.

  • Respecter les espaces entre les ≠ prises ou injections.

  • Observer les réactions du patient.

  • Effectuer la transmission orale et écrite sur le dossier de soins (doses administrées, réactions du patient, observations diverses).


Surveillance de l’efficacité

  • Observer l’aspect général du patient (amélioration de l’état général ou altération).

  • Observer l’évolution des symptômes (normalisation de la courbe thermique (48-72 h après le début du traitement), disparition des frissons, des sueurs…).

  • Observer l’évolution des signes locaux.

  • Vérification des signes biologiques (NFS, VS, CRP).

  • Refaire l’examen bactériologique qui avait permis de mettre en évidence le germe incriminé (doit se négativer).

  • Faire le dosage de l’AB dans le sang.


Surveillance de l’innocuité

Accidents d’intolérance et d’allergie

  • Très fréquents

  • Indépendants de la dose administrée

  • Surviennent chez des sujets sensibilisés

  • ∆ ! Betalactamines (Pénicillines : CLAMOXYL® - PENICILLINE G® / Céphalosporines : ZINNAT®)

  • ∆ ! Aminosides (SISOLLINE®)

  • Allergies localisées (de contact) : collyres, pommades, aérosols accidents cutanés ou muqueux

  • Allergies généralisées Manifestations cutanées (eczéma…) + hyperthermie

  • Choc anaphylactique : réaction d’allergie exagérée

  • Œdème de Quincke

  • Traitement préventif Dépistage d’une sensibilisation antérieure qui doit figurer sur le dossier de soin infirmier

  • Traitement curatif Arrêt immédiat du traitement. Appel du médecin

  • Allergie avec prurit Anti-histaminique

  • Choc anaphylactique Urgence (perfusion, oxygénothérapie)

  • Prises régulières des paramètres du patient


Accidents toxiques

  • Imputables au produit lui-même et donc prévisibles (effets secondaires connus)

  • Leur survenue dépend de la dose prescrite et des possibilités d’épuration sanguine du patient


Accidents nerveux

  • ∆ ! Aminosides (AMYCLIN®)

  • ∆ ! Glycopeptides (VANCOMYCINE®)

  • Produits auto-toxiques

  • Atteinte cochléo-vestibulaire (oreille) vertiges, troubles de l’équilibre, atteinte cochléaire avec bourdonnements d’oreille et perte de l’audition non réversible)

  • Traitement au long cours, faire un audiogramme en début de traitement pour connaître le degré d’audition du patient + audiogramme en cours de traitement


Accidents sanguins

  • ∆ ! Chloramphenicol qui n’existe que sous forme de collyre et de pommade

  • Grande dangerosité

  • Accidents sanguins à type d’insuffisance médullaire (aplasie ↓ de tous les éléments figurés du sang)

  • Surveillance de la NFS pur les patients ayant ce type de traitement à long terme


Accidents rénaux

  • ∆ ! Aminosides & Betalactamines

  • Hématurie

  • Albuminurie

  • Oligurie (↓ du volume urinaire)

Surveillance des urines (test avec bandelettes)

Diurèse des 24 h

Prescription d’un ionogramme sanguin

Surveillance de la créatine et de l’urée


Accidents hépatiques

  • ∆ ! Cyclines (TETRACYCLINE®)

  • Surveillance avec bilan hépatique sanguin (transaminases)


Accidents microbiens

  • Accident par lyse microbienne (destruction) libération d’endotoxines

  • ∆ ! Pénicillines & Chloramphénicol

  • Accident digestif avec modification de la flore

    • Accidents bénins (glocite, oesophagite, stomatite, troubles de la déglutition, nausées, diarrhées, entérocolites)

    • ∆ ! Staphylocoque doré

Arrêt de l’AB et début d’un traitement anti-diarrhéique

  • Surinfection mycosique

    • Complications cutanées ou muqueuses

    • ∆ ! Septicémie à Candida Albicans

    • Traitement antifongique



Publié dans Module infectieux

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